Le blasphème, un outil politique ou une vraie condamnation religieuse?
Philosophie Qu’est ce qu’un blasphème ?
L’intérêt de l’approche de notre invitée, c’est aussi de ne pas verser dans une condamnation moraliste de la catégorie de blasphème ; mais pour en comprendre la spécificité, il faut peut-être ne plus y voir la célébration de la victime d’une offense à la foi : elle écrit au contraire que « le blasphème est par essence un crime sans victime » ; qu’est-ce à dire ? Que celui qui crie au blasphème, loin de se prendre pour le premier offensé, prend acte du fait que l’auteur de la loi qui est violée ne peut par définition pas manifester sa colère. La première victime du blasphème, Dieu, est de facto absente de la scène juridique. Et si la catégorie de blasphème était faite pour adapter le droit politique à cette configuration religieuse ? A partir de cette compréhension de la nature du « blasphème », que vaut le geste qui lui oppose la « liberté d’expression » ? Faut-il faire sa place au « blasphème » dans nos démocraties libérales ? Que reste-t-il de dieu quand on torture en son nom ? Peut-on mettre en scène le blasphème ? Le blasphémateur est-il un héros ? Peut-on concilier refus du blasphème ?
Randonnée pour prendre de la hauteur et se rencontrer !!
Réservez au plus vite votre place pour notre prochaine randonnée, ouverte à tous et gratuite, pour aller à la rencontre de beaux paysages et faire de belles rencontres !! Le 22 octobre prochain 2016
Tous les détails en cliquant sur nos liens:
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https://www.eventbrite.fr/e/billets-randonnee-et-picnic-dans-les-gorges-du-verdon-28603776666
A très vite !!!!
Attentat à Nice: agissons !
Tous les membres de Tous Unis Vers se joignent à la souffrance de ceux et celles qui ont perdu un proche ou qui ont directement ou indirectement été blessés par ce nouvel acte de barbarie qui s'additionne à tous ceux commis à travers le monde presque tous les jours.
Quelles que soient les motivations réelles des auteurs de ces actes, il nous appartient d'en tirer un certain nombre d'enseignements.
Il est humain d'être affecté, de se sentir triste, d'éprouver de la compassion pour ceux et celles tombés en ce 14 juillet 2016 parce qu'ils voulaient simplement partager un moment de liesse populaire et célébrer, par un feu d'artifice, notre devise républicaine: Liberté, Egalité, Fraternité !
Depuis ce jour funeste, nous entendons des réactions violentes, qui cherchent toutes à identifier un ou des coupables qu'on pourrait pendre en place publique et croire ainsi qu'on pourrait panser nos blessures et qu'enfin ce type de barbarie ne se reproduirait plus. C'est une folie de croire cela.
A quoi servent nos larmes si, en mémoire de ces innocents, nous retournons dans nos foyers avec simplement la peur, la tristesse voir la haine dans nos coeurs? A cause de la haine ils sont morts, à cause de notre inaction ou de nos réactions sans discernement, ils seront morts pour rien. En effet, l'objectif terroriste n'est pas seulement de tuer des innocents mais surtout de déconstruire tout ce que la population civile a pu établir jusqu’à présent : l’amitié, la rencontre, le dialogue ou encore une société civile unie. Ne donnons pas à ces semeurs de mort la victoire sur ce terrain.
Condamner, stigmatiser, se replier sur soi ne permettront pas d'incarner le monde dans lequel nous voulons vivre. Il est temps d'agir. Ne soyons pas des spectateurs du monde mais de véritables acteurs du changement !!
Les prières ou la croyance qu'une élite s'occupe de notre bonheur sont illusoires. Le monde sera celui que nous construirons non pas les uns contre les autres, mais ensemble par des actions concrètes. Les solutions existent. Donnons-nous tous la main !
Festival de la Fraternité 28 mai 2016
Tout est parti de l’envie de produire un festival ancré dans les problématiques actuelles, de repartir de zéro pour la conception et la production d’un événement éphémère…Un festival qui place au coeur de ses préoccupations le lien social au-delà des classes sociales, des générations, des origines et des religions de chacun, pour faire de nos différence une richesse, avec une question phare: “«Quels sont les liens que nous pouvons produire?».
Le Festival de la Fraternité est une fête dont l’objectif est de célébrer la joie du vivre ensemble, donner l'envie d'aller vers les autres et participer à un mouvement positif autour du mieux-être, des solutions alternatives en matière de consommation, en prenant conscience que seul on ne peut rien alors qu'ensemble on peut tout !
C'est aussi l'occasion de rencontrer Tous Unis Vers et pourquoi pas de participer à un grand nombre de projets sur lesquels nous avançons et qui peuvent être de nombreuses petites gouttes d'eau qui mêlées à d'autres mouvements, changerons le monde.
Que vous veniez ou que vous ne puissiez pas venir, faire circuler l'info autour de vous ou partager notre page facebook est déjà une contribution simple mais qui fait de vous un acteur de cette belle journée.
– À VOUS DE JOUER !
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Mon potager nourrit ma famille toute l'année
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Produits associés
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Cive vivace vierge Très ancien légume,connu aussi sous le nom de ciboule de St Jacques, cette plante aromatique trouvera sa place dans votre potager pour que vous puissiez retrouver un goût un peu oublié. |
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Chou perpétuel Daubenton Voici sans aucun doute l'un des choux les plus faciles : bien rustique, vivace et persistant. Plus on le coupe, plus il pousse! |
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Carré potager Estragon 120 x 120 cm Dimensions hors tout : 126 x 126 x H 60 cm. Dimensions intérieures : L 120 x l 120 x H 42,5 cm. Matière : Pin FSC traité autoclave classe 3 anti-moisissures et teinté marron |
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Carré potager surélevé Gariguette Un potager surélevé facile à installer dans votre jardin ou sur votre balcon pour pouvoir s'adapter à de petites surfaces et y cultiver des légumes très diversifiés et en petites quantités. |
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Tunnel de forçage - kit complet - Pouss'Vert 3 bases soit 1.17m² + 2 embouts + 10 piquets - Ce tunnel très facile à installer améliore la croissance de vos plantes. |
Source: mag.plantes-et-jardins.com
Le bonheur et la bonne santé dépendent de la qualité des relations humaines que nous entretenons.
Cette vidéo peut-être écouté en anglais avec un sous-titre en anglais ou en français. 75 ans d'études, un record !
Eloge de la métamorphose, par Edgar Morin
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Quand un système est incapable de traiter ses problèmes vitaux, il se dégrade, se désintègre ou alors il est capable de susciter un meta-système à même de traiter ses problèmes : il se métamorphose. Le système Terre est incapable de s'organiser pour traiter ses problèmes vitaux : périls nucléaires qui s'aggravent avec la dissémination et peut-être la privatisation de l'arme atomique ; dégradation de la biosphère ; économie mondiale sans vraie régulation ; retour des famines ; conflits ethno-politico-religieux tendant à se développer en guerres de civilisation.
L'amplification et l'accélération de tous ces processus peuvent être considérées comme le déchaînement d'un formidable feed-back négatif, processus par lequel se désintègre irrémédiablement un système.
Le probable est la désintégration. L'improbable mais possible est la métamorphose. Qu'est-ce qu'une métamorphose ? Nous en voyons d'innombrables exemples dans le règne animal. La chenille qui s'enferme dans une chrysalide commence alors un processus à la fois d'autodestruction et d'autoreconstruction, selon une organisation et une forme de papillon, autre que la chenille, tout en demeurant le même. La naissance de la vie peut être conçue comme la métamorphose d'une organisation physico-chimique, qui, arrivée à un point de saturation, a créé la méta-organisation vivante, laquelle, tout en comportant les mêmes constituants physico-chimiques, a produit des qualités nouvelles.
La formation des sociétés historiques, au Moyen-Orient, en Inde, en Chine, au Mexique, au Pérou constitue une métamorphose à partir d'un agrégat de sociétés archaïques de chasseurs-cueilleurs, qui a produit les villes, l'Etat, les classes sociales, la spécialisation du travail, les grandes religions, l'architecture, les arts, la littérature, la philosophie. Et cela aussi pour le pire : la guerre, l'esclavage. A partir du XXIe siècle se pose le problème de la métamorphose des sociétés historiques en une société-monde d'un type nouveau, qui engloberait les Etats-nations sans les supprimer. Car la poursuite de l'histoire, c'est-à-dire des guerres, par des Etats disposant des armes d'anéantissement, conduit à la quasi-destruction de l'humanité. Alors que, pour Fukuyama, les capacités créatrices de l'évolution humaine sont épuisées avec la démocratie représentative et l'économie libérale, nous devons penser qu'au contraire c'est l'histoire qui est épuisée et non les capacités créatrices de l'humanité.
L'idée de métamorphose, plus riche que l'idée de révolution, en garde la radicalité transformatrice, mais la lie à la conservation (de la vie, de l'héritage des cultures). Pour aller vers la métamorphose, comment changer de voie ? Mais s'il semble possible d'en corriger certains maux, il est impossible de même freiner le déferlement techno-scientifico-économico-civilisationnel qui conduit la planète aux désastres. Et pourtant l'Histoire humaine a souvent changé de voie. Tout commence, toujours, par une innovation, un nouveau message déviant, marginal, modeste, souvent invisible aux contemporains. Ainsi ont commencé les grandes religions : bouddhisme, christianisme, islam. Le capitalisme se développa en parasite des sociétés féodales pour finalement prendre son essor et, avec l'aide des royautés, les désintégrer.
La science moderne s'est formée à partir de quelques esprits déviants dispersés, Galilée, Bacon, Descartes, puis créa ses réseaux et ses associations, s'introduisit dans les universités au XIXe siècle, puis au XXe siècle dans les économies et les Etats pour devenir l'un des quatre puissants moteurs du vaisseau spatial Terre. Le socialisme est né dans quelques esprits autodidactes et marginalisés au XIXe siècle pour devenir une formidable force historique au XXe. Aujourd'hui, tout est à repenser. Tout est à recommencer.
Tout en fait a recommencé, mais sans qu'on le sache. Nous en sommes au stade de commencements, modestes, invisibles, marginaux, dispersés. Car il existe déjà, sur tous les continents, un bouillonnement créatif, une multitude d'initiatives locales, dans le sens de la régénération économique, ou sociale, ou politique, ou cognitive, ou éducationnelle, ou éthique, ou de la réforme de vie.
Ces initiatives ne se connaissent pas les unes les autres, nulle administration ne les dénombre, nul parti n'en prend connaissance. Mais elles sont le vivier du futur. Il s'agit de les reconnaître, de les recenser, de les collationner, de les répertorier, et de les conjuguer en une pluralité de chemins réformateurs. Ce sont ces voies multiples qui pourront, en se développant conjointement, se conjuguer pour former la voie nouvelle, laquelle nous mènerait vers l'encore invisible et inconcevable métamorphose. Pour élaborer les voies qui se rejoindront dans la Voie, il nous faut nous dégager d'alternatives bornées, auxquelles nous contraint le monde de connaissance et de pensée hégémoniques. Ainsi il faut à la fois mondialiser et démondialiser, croître et décroître, développer et envelopper.
L'orientation mondialisation/démon-dialisation signifie que, s'il faut multiplier les processus de communication et de planétarisation culturelles, s'il faut que se constitue une conscience de "Terre-patrie", il faut aussi promouvoir, de façon démondialisante, l'alimentation de proximité, les artisanats de proximité, les commerces de proximité, le maraîchage périurbain, les communautés locales et régionales.
L'orientation "croissance/décroissan-ce" signifie qu'il faut faire croître les services, les énergies vertes, les transports publics, l'économie plurielle dont l'économie sociale et solidaire, les aménagements d'humanisation des mégapoles, les agricultures et élevages fermiers et biologiques, mais décroître les intoxications consommationnistes, la nourriture industrialisée, la production d'objets jetables et non réparables, le trafic automobile, le trafic camion (au profit du ferroutage).
L'orientation développement/envelop-pement signifie que l'objectif n'est plus fondamentalement le développement des biens matériels, de l'efficacité, de la rentabilité, du calculable, il est aussi le retour de chacun sur ses besoins intérieurs, le grand retour à la vie intérieure et au primat de la compréhension d'autrui, de l'amour et de l'amitié.
Il ne suffit plus de dénoncer. Il nous faut maintenant énoncer. Il ne suffit pas de rappeler l'urgence. Il faut savoir aussi commencer par définir les voies qui conduiraient à la Voie. Ce à quoi nous essayons de contribuer. Quelles sont les raisons d'espérer ? Nous pouvons formuler cinq principes d'espérance.
1. Le surgissement de l'improbable. Ainsi la résistance victorieuse par deux fois de la petite Athènes à la formidable puissance perse, cinq siècles avant notre ère, fut hautement improbable et permit la naissance de la démocratie et celle de la philosophie. De même fut inattendue la congélation de l'offensive allemande devant Moscou en automne 1941, puis improbable la contre-offensive victorieuse de Joukov commencée le 5 décembre, et suivie le 8 décembre par l'attaque de Pearl Harbor qui fit entrer les Etats-Unis dans la guerre mondiale.
2. Les vertus génératrices/créatrices inhérentes à l'humanité. De même qu'il existe dans tout organisme humain adulte des cellules souches dotées des aptitudes polyvalentes (totipotentes) propres aux cellules embryonnaires, mais inactivées, de même il existe en tout être humain, en toute société humaine des vertus régénératrices, génératrices, créatrices à l'état dormant ou inhibé.
3. Les vertus de la crise. En même temps que des forces régressives ou désintégratrices, les forces génératrices créatrices s'éveillent dans la crise planétaire de l'humanité.
4. Ce à quoi se combinent les vertus du péril : "Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve." La chance suprême est inséparable du risque suprême.
5. L'aspiration multimillénaire de l'humanité à l'harmonie (paradis, puis utopies, puis idéologies libertaire /socialiste/communiste, puis aspirations et révoltes juvéniles des années 1960).
Cette aspiration renaît dans le grouillement des initiatives multiples et dispersées qui pourront nourrirles voies réformatrices, vouées à se rejoindre dans la voie nouvelle.
L'espérance était morte. Les vieilles générations sont désabusées des faux espoirs. Les jeunes générations se désolent qu'il n'y ait plus de cause comme celle de notre résistance durant la seconde guerre mondiale. Mais notre cause portait en elle-même son contraire. Comme disait Vassili Grossman de Stalingrad, la plus grande victoire de l'humanité était en même temps sa plus grande défaite, puisque le totalitarisme stalinien en sortait vainqueur. La victoire des démocraties rétablissait du même coup leur colonialisme. Aujourd'hui, la cause est sans équivoque, sublime : il s'agit de sauver l'humanité.
L'espérance vraie sait qu'elle n'est pas certitude. C'est l'espérance non pas au meilleur des mondes, mais en un monde meilleur. L'origine est devant nous, disait Heidegger. La métamorphose serait effectivement une nouvelle origine.
Sociologue et philosophe. Né en 1921, est directeur de recherches émérite au CNRS, président de l'Agence européenne pour la culture (Unesco) et président de l'Association pour la pensée complexe. En 2009, iI a notamment publié "Edwige, l'inséparable" (Fayard). A lire également, "La Pensée tourbillonnaire - Introduction à la pensée d'", de Jean Tellez (éditions Germina)
Source: www.lemonde.fr